Vue sur la face du Nose

Le Nose, BIG WALL mythique de 1000m par Alex et Raph

Le Nose, voie d’escalade mythique américaine : The BIG WALL !!!

Plus grand que celui-là
Le Nose est un véritable BIG WALL = Grand Mur :-)

Au camp 4, bon nombre de grimpeurs pensent à l’ascension du Nose depuis des années et suivent un entraînement régulier dans cet unique objectif. Pour certains, le sac est prêt depuis des jours, dans l’attente du grand départ. Pour nous, le timing est très juste, si loin de chez nous. A peine descendu du Pick Up, une nuit sous la tente, puis préparation du matériel et « go, go, go », on part à l’ascension de ce Big Wall mythique : Le Nose, première voie ouverte dans la face en 1958 par  Warren Harding.

Bienvenue au pays de Tic et Tac ;-)

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Présentation de l’Equipe

Tout d’abord Raphaël, excellent grimpeur de niveau 8, aspirant Guide de Haute Montagne et ambassadeur Montania Sport.

C'est celui-ci!
Raph en tête

Ensuite, Alexandre, excellent grimpeur et alpiniste, devenu également marin pour traverser l’atlantique sur un voilier retapé à l’huile de coude, également ambassadeur de longue date de Montania Sport :-) Alex teste ici la solidité de la veste active softshell Dru Jacket rouge de Directalpine : à toutes épreuves !!!

Alex, qui semble craindre beaucoup le soleil pour quelqu'un qui revient des tropique.
Alex, qui semble craindre beaucoup le soleil pour quelqu’un qui arrive des tropiques. (ombre+casquette+crème indice 200)

Alexandre et Raphaël sont de loin les membres les plus actifs de la cordée. A eux deux, ils gèrent l’ensemble des taches nécessaires à la progression : grimper en tête, en second, assurer, récupérer les camalots et tout le matériel dans les longueurs et bien sûr moufler le troisième membre de la cordée, sur chaque longueur.
Décidément, ce troisième membre : une vraie princesse. Sa seule qualité et l’unique raison de sa présence ici, c’est d’être un bon gros sac de hissage de 120 litres acceptant de se faire remplir à ras-bord de duvets, nourritures et d’eau puis de se faire traîner et malmener le long des 1000 mètres de paroi.
Un boulet oui, mais un boulet indispensable pour ce type d’ascension…

La "princesse"
La « princesse »

La grimpe en libre

Forçant et suant, le palpitant à plus de 180 pulsations par minute, Raph arrive au relais. Une longueur de niveau 5.9 (5b) a mis notre ami grimpeur à bout de souffle. Pourtant, nombreuses sont les longueurs de niveau 8 à avoir opposé moins de résistance à notre orgueilleux grimpeur. Mais voilà, nous sommes au Yosemite, et la triche n’est pas permise ni même envisageable : pas de petites cupules, trous, ou bossettes à serrer, c’est de la fissure ou rien !

De la fissure.
De la fissure.
Et de la fissure.
Et encore de la fissure.

Partis pour enchaîner toutes les longueurs sauf le « Great Roof », « Changing Corner » et les fameux pendules, nos deux grimpeurs vont vite revoir leurs projets à la baisse.
A savoir : simplement tenter d’arriver au bivouac avant la nuit.
Objectif réussi avec plus ou moins de succès.
1,2,5,10,20…
Les longueurs se suivent et se ressemblent : du 5a au 7c, il faut forcer.  Dans le 8b, cela semble plus facile car la cordée adopte la technique de l’artif.

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Au final, seront enchaînées 20 longueurs sur 30 : honorable non ? Qu’importe, le voyage dans le Nose l’emporte sur tout.

La grimpe en mixte

Pour résumer, cette méthode consiste à s’aider d’un point de protection pour franchir un passage trop dur à grimper en libre. Seulement, pour nos deux grimpeurs, grimper de cette façon est une sorte d’abomination qui les marque au plus profond d’eux même, s’ils doivent en arriver là.

Il sera donc assez intéressant d’étudier les différentes phases traversées, pendant l’ascension, par Alex :
1er jour : redécouverte de la grimpe. Tirer au point ? Plutôt mourir ! Il préfère arriver tout tremblant au relai quitte à prendre un plomb.DSCN5191

2ème jour : Les pauvres petits bras d’Alex, devenus plus aptes à border une écoute qu’à grimper, commence à faire la moue. Malheureusement, il est sur la pente douce et se permet discrètement quelques points d’aides.

Fin du 2ème jour : on ne le reconnaît plus, non seulement il tire aux clous mais il ne s’en cache plus. Comble de la déchéance, il est même remonté deux fois à la poignée jumard sur corde fixe… Sale histoire.

Le deuxième jour, dans une longueur qui ne se passe que en artfi pour le plus grand bonheur d'Alex.
Le deuxième jour, dans une longueur qui ne se passe que en artif pour le plus grand bonheur d’Alex.

3ème jour : l’histoire était partie pour se répéter mais seulement alors qu’il grimpe un passage en tête il tombe.
Traumatisé par la chute ? Heureusement non !
C’est toute sa vigueur des temps passés qu’il retrouve et ne tire plus aux clous qu’en dernier recourt !
Comme quoi, ce qui ne tue pas te rend plus fort.

La Gestion du sac

Voici un exemple de conversation lors de la 1ère journée de grimpe :

Raphaël : « Vas-y, hisse ! »
Alexandre : « C’est coincé ! »
Raphaël : « Non, c’est juste lourd ! »

Ce n’est pas gagné :-)

Dès qui peu ce coincer celui là...
Dès qu’il peut se coincer celui là…

Le Pendule

Manipulation de corde qui consiste à utiliser la corde comme une balançoire pour permettre au grimpeur d’éviter un passage en traversée jugé impossible. La voie du Nose en comporte trois dont un tellement grandiose qu’il porte le nom de « King Swing Pendule ».

Faire le pendule c’est bien, mais il faut aussi penser aux 2 problèmes de  l’après pendule :
1-faire venir le sac (au pire le balancer et prier pour que ça passe)
2-faire venir le second de cordée (au pire lui dire de sauter et prier plus fort… Non, ça ne marche pas en fait).

Comment faire ? C’est exactement ce à quoi Raph est en train de penser lorsqu’il entend Alex crier « relai » ici…

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Au bivouac, Alex utilise une doudoune Koteka Jacket de SirJoseph pour se protéger du vent et du froid :-)

La Vie en Paroi

Au pied d’El Capitan, nombreux sont les visiteurs à s’arrêter pour admirer cette paroi, il faut le dire, plutôt monstrueuse.
Sur la paroi verticale, après de longues journées d’escalade, nos deux compagnons regagnent leurs duvets type pied d’éléphant en prenant garde de ne rien faire tomber dans le vide.
Absolument rien, mais surtout pas un « friend » Camalot, véritable « ami », indispensable sur cette  paroi :

Afficher l'image d'origine
Friend Camelot taille 3 de Black Diamond

Bienvenue au camp 4 :

Le bivouac le moins confortable sur Le Nose : le 2ème et le dernier bivouac pour la cordée. La chose consiste en une dalle granitique irrégulière, fissurée et orientée vers le vide.
Au moindre relâchement, il est facile de laisser échapper un objet, voir un grimpeur un peu trop agité pendant la nuit.

Premier bivouac grand confort.
Premier bivouac grand confort. Matériel utilisé : Pieds d’éléphants et doudoune Koteka Jacket de SirJoseph, un réchaud Jetboil et un matelas isolant obligatoire.

Alors certes, ils se savent attachés au relais et la chute ne serait pas trop grave. Mais, quel fantastique réveil se serait !
Attentifs à cette potentielle chute, nos 2 grimpeurs s’endorment, espérant secrètement l’un et l’autre avoir le plaisir de voir son compagnon de cordée se faire réveiller de cette manière brutale mais efficace :-)

Lorsque le réveil sonne, encore trop tôt au goût de Raphaël, mais pas assez à celui d’Alexandre, une part des esprits est encore embrumée de la mauvaise nuit passée.
L’autre part est clairement tournée vers la suite de l’ascension à savoir  « The Great Roof ». Peut-être la plus incroyable longueur du Nose, premier des 2 passages clefs de son ascension en libre.Un océan de granite et une déferlante nommé the great roof.

Un océan de granit et une déferlante nommée « The Great Roof ».

A noter : La première ascension en libre du Nose ET la première ascension du Nose en libre à la journée revient à Lynn Hill : chapeau bas et Big Respect.

Surprise pour nos grimpeurs : le « Great Roof » est à franchir en version mois d’avril (comprendre bien mouillé).
Autant dire que ça va artifer sévère !!!

Dans le great roof, pour l'instant sa va.
Dans le great roof, pour l’instant sa va.

Le sommet du Nose

L’arrivée au sommet est un toujours un moment particulier. Il représente à la fois le but, l’objectif à atteindre tant désiré et en même temps signe la fin d’une belle aventure…

Dans l'avant dernière longueur, il y a du gaz.
Dans l’avant dernière longueur, il y a du gaz, c’est sûr !!!
Au sommet, moins de gaz.
Au sommet, moins de gaz et un décors 100% américain !

Choisir sa descente

Une fois arrivée au sommet de la paroi d’El Capitan, n’importe quelle cordée avec un minimum de bon sens descendrait par le chemin classique : un peu de marche et quelques rappels pour arriver en bas en 2 heures.

Bien sûr, ce n’est pas la stratégie adopté par notre cordée « Georges/ Hénot ».

D’après leur copine Sarah, les cascades n’ont jamais été aussi belles et massives. Alors l’idée d’aller faire un peu de tourisme, après trois jours de big wall ET avec des sacs énormes leur paraît excellente.

A la recherche des cascade.
A la recherche des cascades.

De bon matin, après une très bonne nuit de sommeil au sommet Del Capitan, la marche commence.
Rapidement en versant nord la neige fait son apparition.
La descente étant entièrement en versant nord, rapidement ils se rendent compte que ce choix est une erreur.
Pourquoi continuent-t-ils ? La fatigue ? L’orgueil ? La jeunesse ?

8 heures à brasser dans la neige, en short et baskets…que du bonheur !!!

Et froid.

Ce voyage au cœur du Nose était finalement bien long… mais bien beau :-)




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