Condensation dans la tente de randonnée

Comment éviter la condensation dans une tente ?

Et d’ailleurs, pourquoi une tente de randonnée ça condense ? Et quelles solutions alors pour ne pas se retrouver trempé(e) ? Voici quelques explications doublées de quelques astuces pour réduire la condensation dans sa tente.

Avant de passer aux astuces, il nous faut d’abord comprendre pourquoi et comment la condensation se forme dans une tente. Et c’est là que nos cours de physique-chimie vont nous servir ! :-)

La condensation sous la tente, quézako ?

La condensation est un phénomène naturel. C’est le passage d’un état gazeux à un état condensé (solide ou liquide). Dans notre cas, il s’agit de la vapeur d’eau (état gazeux) transformée en gouttelettes d’eau (état liquide).

Dans la nature, dans nos montagnes, ou en bord de mer, la condensation de la vapeur d’eau est une étape importante du cycle de l’eau, à l’origine notamment de la rosée, des nuages et de la pluie, de la neige, du givre ou de certaines formes de verglas.

On peut expérimenter ce changement d’état lors d’une douche où, au contact du miroir froid, la vapeur d’eau présente dans l’air se condense en gouttelettes.

Pour que la condensation se produise, il faut donc une différence de température entre deux surfaces : l’une étant froide, l’autre étant plus chaude.

Crédit photo : Gabriel Flores Romero.
Crédit photo : Gabriel Flores Romero.

L’importance du point de rosée lorsque l’on dort sous la tente

On poursuit un peu avec les explications issues de nos cours du collège ! :-)

Le point de rosée (ou température de rosée), c’est la température la plus basse à laquelle une masse d’air peut être soumise, à pression et humidité données, sans qu’il se produise une formation d’eau liquide par saturation. Atchoum.

Pour faire simple, au-dessus de cette température, on a un taux d’humidité (ou degré hygrométrique) de l’air qui est considéré comme normal (de l’ordre de 70 à 80% en France pour l’air ambiant extérieur en plaine). En-dessous de cette température, le taux d’humidité augmente jusqu’à atteindre 100%.

Prenons un exemple avec une humidité de 15 grammes d’eau pour 1 mètre-cube d’air :

  • à 25°C, on a un taux de 65% d’humidité dans l’air
  • à 20°C, on a un taux de 87% d’humidité dans l’air
  • vers 17-18°C, on a un taux d’humidité dans l’air qui monte à 100% : c’est le fameux « point de rosée », ou « température de rosée ».

Lorsque le point de rosée est atteint, la vapeur d’eau se dépose sur tout ce qu’elle peut trouver : le sol, l’herbe, les arbres, les tentes, etc.

Qu’est-ce qui peut provoquer de l’humidité ?

On l’aura compris avec les définitions données ci-dessus : pour qu’il y ait condensation, il faut qu’il y ait de l’humidité. Autrement dit, s’il y a de l’humidité, alors il y aura forcément de la condensation quelque part à un moment donné !

Or, dans nos activités alpines, qu’est-ce qui génère de l’humidité ? Beaucoup de choses en fait !

  • la peau du corps : le corps humain est un fantastique générateur de chaleur (température du corps = 37.2°C). Composé à 65% d’eau environ, le corps humain va donc naturellement créer de l’humidité, qu’on appelle transpiration.
  • l’air expiré des poumons : même principe, l’air que nous expirons est d’environ 35°C, et chargé en humidité. Il suffit d’observer la vapeur d’eau créée quand on expire par temps froid.
  • une météo pluvieuse : les nuages, donc la pluie, sont les premiers signes d’une (très) importante différence de température. Donc si l’air et le sol sont chargées en humidité, et qu’on chauffe l’intérieur de la tente avec nos corps…
  • le sol : un sol, même d’apparence sec, ça respire, qui plus est s’il est naturel (terre, herbe, sable, etc.). On retrouve les mêmes facteurs que notre corps humain : une différence de température entre l’intérieur et l’extérieur, et un taux d’humidité.
  • la proximité d’un lac ou d’une rivière : un lac, une rivière, ou un étang, vont naturellement être de gros générateurs d’humidité relative.
  • une cuvette : un terrain encaissé favorisera la conservation d’une zone froide et humide quand la température baisse pendant la nuit.
  • l’absence d’aération : un lieu, une pièce qui ne sont pas aérés vont naturellement devenir humides. On le voit dans des pièces fermées, avec l’apparition de moisissures dans les angles par exemple (ponts thermiques).
  • Faire chauffer de l’eau dans sa tente avec son réchaud…
  • Etc.

Comment éviter la condensation dans sa tente ?

Donc, maintenant que nous avons vu comment la condensation se formait, pourquoi elle se formait, et quels étaient les principaux générateurs d’humidité, nous allons pouvoir naturellement trouver des conseils et des astuces pour éviter que sa toile de tente (ou son tarp, car même un tarp peut condenser…) ne devienne qu’un tissu mouillé.

En préventif (pour l’emplacement de la tente) :

  • éviter de poser sa tente près d’un lac ou d’une rivière
  • préférer un emplacement un peu sur les hauteurs et suffisamment aéré (on pourra diminuer la force du vent avec des murets en pierre par exemple)
  • éviter les emplacements qui forment une cuvette car le froid et l’humidité s’y concentrent
  • si possible, dormir en sous-bois : les arbres (et les forêts d’une manière générale) créent un écosystème équilibré pour maintenir un taux d’humidité et des températures qui soient les plus constants possibles
  • si possible, choisir un endroit touché rapidement par les rayons du soleil le matin : cela permettra de sécher la tente rapidement avant de la ranger dans le sac à dos.

Voici une vidéo (en anglais, mais avec des dessins) qui résume :

En préventif (pour le matériel) :

  • de préférence, choisir une tente double-paroi (paroi extérieure, et paroi intérieure) : cela favorisera les échanges gazeux entre l’extérieur et l’intérieur.
  • disposer une couverture de survie plastifiée sous la tente : même si les tapis de sol des tentes sont censés être imperméables, cela évitera à l’humidité du sol de refluer directement dans la tente
  • lors du montage de la tente, bien veiller à ce que le double toit ne touche pas la paroi de la chambre : tente bien tendue.
  • éviter la formation de plis sur la toile de tente : ils concentrent la condensation et permettent la formation de gouttes d’eau.
  • bien ouvrir les aérations de la tente, même quand il pleut.
  • laisser un bon espace entre le sol et le bas du double toit, afin qu’un courant d’air puisse se créer du bas vers le haut de la tente
  • si possible, laisser le haut de la porte de la tente ouverte, afin qu’elle soit bien ventilée, en particulier le soir, quand la température baisse.
  • éviter de faire chauffer de l’eau dans sa tente : l’humidité dégagée est conséquente, même avec un couvercle, sans compter l’éventuelle présence de monoxyde carbone (CO)…

En curatif (sous la tente) :

Une fois que la condensation est installée, malheureusement il n’existe pas beaucoup de solutions ! La seul réellement valable est d’essuyer délicatement les surfaces mouillées avec une serviette microfibre : légère, compacte, et redoutable d’efficacité. Délicatement, c’est le maître-mot, sinon on fait tomber toutes les gouttelettes sur nos affaires toutes sèches ! :-)

Crédit photo : Hugo Clément.
Crédit photo : Hugo Clément.

Merci de votre lecture.

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A bientôt :-)
Cédric

3 réflexions sur “Comment éviter la condensation dans une tente ?”

    1. Bonjour,
      Effectivement, une tonnelle ne comporte pas de double paroi ni de tapis de sol. Il faudrait créer de la ventilation, par exemple en roulant la toile sur les bord pour l’aérer.
      David

  1. Merci pour ce bel article. Je préciserai juste que les conditions favorables à la condensation sont un volume d’air restreint et chaud chargé en humidité (l’intérieur de la tente) et une surface plus froide que ce volume (avec une température en dessous du point de rosée). Cette surface froide c’est la tente et/ou le double toit. Ce qui provoque le refroidissement des surfaces, c’est qu’elles sont face à un ciel clair. Il s’agit du refroidissement radiatif du sol ou/et de la tente, le même refroidissement radiatif qui provoque le dépôt de rosée dans l’herbe. Les arbres protègent de ce refroidissement car c’est leur canopée qui se refroidit. De même un ciel nuageux de nuit empêche ce refroidissement. En effet seule la ventilation peut lutter contre la condensation en rechauffant la paroi froide et en evaporant la rosée.
    Thierry, chercheur en météo

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